Ma liste des 100 films de la décennie 2000/2009 à voir absolument.
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51. Entre deux mondes (Vimukthi Jayasundara, 2009) Sri Lanka/France
Ce film sri lankais est une vraie claque cinéma. Une histoire mystérieuse voir mystique, dans plusieurs unités de temps, le passé, présent et futur s'entremêlent. Une quasi absence de lignes de dialogues, les images parlent à la place des protagonistes. Dans sa mise en scène, Jayasundara accumule des séquences qui fascinent, des travellings panoramiques, des cadres contemplatifs et une photographie splendide tout cela dans des paysages mettant en avant la Nature. L'ambiance de ce film tient aussi de la bande-son, avec les bruits d'animaux, le bruissement des végétaux, les coups de feu ou explosions récurrentes au loin, sans oublier la musique minimaliste et discrète mais qui augmente la drôle de sensation finale produite par ce chef d'oeuvre rare et inconnu.
52. Les Fils de l'homme (Alfonso Cuaron, 2006) Royaume Uni/États-Unis
Children of Men est un des uppercut les plus puissants des 30 dernières années de cinéma. Le style de mise en scène de Cuaron est déjà bien affirmé avec des scènes composées de plan séquences virtuoses et d'une ambiance complètement démente. L'histoire nous plonge dans un futur plus ou moins proche mais carrément terrifiant avec cette Angleterre sous domination, devenue un état totalitaire martyrisant les milliers de réfugiés, mais qui surtout est victime comme le reste de la planète de l'infertilité des humains, elle est également une allégorie qui fait réfléchir sur l'Humanité et son avenir. Les ghettos ou s'entassent les étrangers, les immondices dans les ruelles, les scènes de guérillas urbaines, les autorités pourchassant les gens, la pollution et le terrorisme tout cela donne une tension permanente à ce récit d'anticipation mais c'est ultra crédible contrairement à ce qu'on voit parfois. Casting prestigieux avec Clive Owen et des apparitions d'autres grands acteurs ou -trices.
53. Lost in translation (Sofia Coppola, 2003) États-Unis/Japon
Selon moi, ce Lost in translation est un chef d'oeuvre. Sofia Coppola comme chacun le sait maintenant est la cinéaste de l'ennui et de la solitude, et cette histoire d'amour platonique entre une jeune femme perdue et un acteur quinquagénaire à Tokyo permet à l'auteure de mettre en place ses thématiques préférées. Les deux personnages subissent leurs obligations dans une culture exotique à leurs yeux, pour finalement se trouver. C'est plein de magnifique séquences et plans, contemplatifs mais aussi intimes, la photographie met bien en valeur l'ensemble et faut dire que cette ville de Tokyo est extrêmement cinégénique. La B.O. aux sons atmosphériques et pop-rock correspond idéalement avec l'ambiance insufflée à ce récit. Enfin, il y a le couple de comédiens, qu'est-ce qu'il est drôle (et charmeur) ce Bill Murray et Scarlett Johansson ultra craquante, la complicité (entre les caractères) est plus qu'évidente, ils sont aidés par les dialogues très fins. Classique immédiat.
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54. Les Infiltrés (Martin Scorsese, 2006) États-Unis
Infernal affairs (l'oeuvre hong-kongaise d'origine) est un bon film mais ici le talent de Scorsese rend encore meilleure cette histoire. L'intrigue est fidèle à l'originale mais c'est mieux raconté, filmé et interprété (non mais quel casting Di Caprio, Damon, Nicholson, Sheen, Baldwin, Wahlberg et Vera Farmiga). Le scénario est vraiment passionnant, les mensonges, les combines, les travers des personnages sont excellents à découvrir, les nombreux rebondissements rendent l'action fabuleuse dans un mystère épais car on ne sait pas tout en tant que spectateur et la partie finale nous révèle réellement qui travaille pour qui grâce à un carnage. Mon petit frein du côté de l'écriture provient des multiples abus de langage, les dialogues sont souvent très vulgaires mais les personnages sont ainsi ! Côté mise en scène c'est du Scorsese pur jus, avec ces scènes typiques dans leur découpage et dans des choix narratifs rappelant certains grands films du réalisateur new yorkais.
55. Donnie Darko (Richard Kelly, 2001) États-Unis
Donnie Darko est un film culte du début du XXIème siècle, qui peut être vu comme le chaînon manquant de deux autres films mythiques de ces années-là, American beauty et Mulholland Drive. Il y a cette vision acide, satirique de la vie des américains moyens de la fin des années 80 avec leurs pavillons de banlieue, tout le monde sous traitement, les ados mal dans leurs peaux mais il y a aussi un pendant plus noir à tout ça. Car dans ce film, il y a aussi du mystère, du cauchemar, un humour caustique et une plongée dans de la psyché névrosée. Ce serait difficile de décrire le récit, de dévoiler l'intrigue qu'il vaut mieux découvrir par soi-même pour se faire son avis. La mise en scène de Kelly est maniérée, avec de nombreux effets visuels qui servent à l'histoire et qui correspondent à l'ambiance, le tout est accompagné par une B.O. eighties plaisante. Enfin un petit mot sur le casting avec celui qui va devenir une star grâce à ce rôle de Donnie Darko, Jake Gyllenhaal qui est vraiment parfait pour ce personnage lunatique, quant aux autres toutes des têtes connues.
56. The Pledge (Sean Penn, 2001) États-Unis
Seconde adaptation du roman policier de Friedrich Dürrenmatt, La Promesse après une version allemande Ca s'est passé en plein jour. Sean Penn fort d'un très bon accueil fait à son cinéma en tant que réalisateur signe ici une oeuvre forte et aboutie d'un point de vue technique et narratif, avec cette histoire d'un flic anonyme partant à la retraite mais qui promet à la famille d'une gamine assassinée de retrouver le tueur. Le cinéaste et son scénariste parviennent parfaitement à doser leur récit avec ce qu'il faut de polar, de suspense mais aussi et surtout de tragédie car longtemps dans cette intrigue policière, l'enquête ne mène nulle part et Jerry Black l'inspecteur se laisse piéger par la détresse et la religiosité des gens qu'il interroge et par une promesse; c'est pour ça que ce The Pledge est autant un film policier qu'un drame intimiste ou l'on voit un homme sombrer dans la folie doucement prit par sa volonté de découvrir la vérité en vain. Sean Penn met juste ce qu'il faut de pathos, d'emphase dans sa mise en scène avec des nombreuses séquences ou il utilise des surimpressions, des ralentis à grand renfort de musique folk et lyrique. Un des atouts de ce film se trouve dans l'interprétation, et on peut supposer dans la direction de jeu car tant Jack Nicholson que les seconds rôles (tous tenus par des superbes acteurs et actrices) sont brillants dans leurs prestations et en particulier Robin Wright offrant un de ses plus beaux rôles. Un classique des années 2000 trop méconnu selon moi.
57. There Will Be Blood (Paul Thomas Anderson, 2007) États-Unis
Un film incroyable ! There Will Be Blood est devenu instantanément un classique du XXIème siècle dès sa sortie. Daniel Day-Lewis est omniprésent tout tourne autour de lui, il offre une prestation puissante et bizarre, notamment lors des scènes en confrontation avec celui joué par Paul Dano, l'illuminé de dieu. La musique est aussi étrange, la mise en scène est de talent comme c'est toujours le cas avec PT Anderson qui aligne les tours de force filmique tout du long, l'histoire très prenante et une atmosphère vraiment fantastique imprègne tout le récit. Le film nous raconte cette Amérique des magnats de l'Or noir, des requins des prémices de l'industrie pétrolière ayant mis la main sur la nation, leurs toute-puissance. Le premier quart d'heure est vraiment monumental, une grosse claque cinématographique avec un décors naturel grandiose.
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58. Wall-E (Andrew Stanton, 2008) États-Unis
Wall-E est un bijou du cinéma d'animation et un des meilleurs films de la maison Pixar, la première demi-heure est une merveille absolue en elle-même d'une poésie dévitalisée nous racontant la mission d'un petit robot nettoyant seul les "Écuries d'Augias" que sont devenus la planète Terre dans un message écologique justifié sans lourdeurs. Le récit ensuite voit l'arrivée d'un personnage dont Wall-E tombe amoureux puisque celui-ci au cours des siècles de solitude à développer des sentiments presque humains. La seconde partie du film prend une autre tournure en devenant plus "politique" puisqu'elle montre ce qu'il est advenu de l'Humanité, les terriens sont des plantes obèses entretenus par la robotique et la technologie n'interagissant avec les autres que par écrans interposés, n'est-ce pas prophétique ? Cette partie est aussi plus dans le comique, l'action quasi burlesque. Les images tout simplement stupéfiantes graphiquement, les couleurs sont belles. C'est drôle et vif, bref je pense que c'est un de mes films d'animations préférés.
59. Le Pianiste (Roman Polanski, 2002) Pologne/France/Allemagne/Royaume-Uni
Co-production européenne réalisée par Roman Polanski, adaptation d'un roman autobiographique du pianiste Wladyslaw Szpilman. À travers le parcours de ce personnage réel, le film retrace en fait ce qu'à été la vie dans le ghetto juif de Varsovie lors de la Seconde Guerre mondiale. Cela débute par l'invasion de la Pologne par l'armée allemande, la création du ghetto et la survie, ensuite la liquidation de celui-ci vers Treblinka et enfin les errances du "Robinson" Szpilman dans les ruines avant l'arrivée des soviétiques. Raconté comme ça, cela fait forcément penser à la Liste de Schindler sorti quelques années plus tôt mais ce film est peut-être plus centrer sur la vie du ghetto, sur l'horreur vue par les yeux d'un témoin passif balloter par les événements tragiques, chanceux frôlant plusieurs fois l'exécution sommaire, sauvé de façon inattendue par diverses personnes. Il y a de nombreuses scènes chocs dans ce drame historique mais aussi des moments plus élégiaque et musicaux. Polanski joue la sobriété dans la mise en scène, jouant comme son héros au témoin, la reconstitution en studio de Varsovie est impressionnante de vérité et en terme de moyens. Adrian Brody a été acclamé à raison pour sa prestation.
60. Million Dollar Baby (Clint Eastwood, 2004) États-Unis
Million Dollar Baby de Clint Eastwood est devenu instantanément un classique moderne du cinéma américain dès sa sortie en 2004. Ce film est sans doute le sommet de cette partie de la filmographie du grand Clint, des longs-métrages mêlant le cinéma d'"action" au drame voir mélodrame. Car il s'agit bien d'un mélodrame, mais une Rolls du mélo jamais larmoyant comme le cinéma hollywoodien a eu trop souvent tendance à pratiquer, il y a une retenue tout à fait eastwoodienne dans le tragique de cette histoire d'une femme paumée devenant presque une championne de boxe avant de voir son destin se briser. Les personnages sont tous étoffés, même les très secondaires, il y a de nombreuses scènes fortes qui sont même parfois hors de la ligne narrative. L'esthétique utilisée est contrastée, faite d'ombre et de lumière, les protagonistes sont souvent dans la pénombre, c'est très léché et inscrit dans le Classicisme américain. Hilary Swank obtient avec cette prestation, le summum de sa carrière, elle est formidable tout comme Morgan Freeman et Clint Eastwood.