Les 100 Films à voir pour la décennie 2000/2009 selon Ygor (Deuxième Partie).

Deuxième partie de ma liste des 100 Films à voir pour la décennie 2000/2009.

11. 28 Jours plus tard (Danny Boyle, 2002) Royaume-Uni
28 Jours plus tard est un film culte, mais aussi une référence en matière d'horreur dans un monde post apocalypse. Danny Boyle en 2002 renouvelle le genre du film de zombies (même si les monstres ne sont pas strictement des morts-vivants) en en reprenant les codes mais en les traitant d'une manière plutôt inédite. Surtout que le scénario ne tombe pas dans la gratuité du gore, n'oublie jamais les personnages en cours de route et évite le plus possible les clichés nombreux du genre, les scènes de survival et d'actions sont parfois corsées. Enfin c'est beaucoup mieux lorsque un réalisateur qui sait filmer s'attache à tourner ce type de long-métrage, Boyle ne recule devant aucun effet dans les images, celles-ci sont étonnantes comme filmées par un vieux mobile dans une lumière crépusculaire qui donne un cachet rare. 

12. 7h58 ce samedi là (Sidney Lumet, 2007) États-Unis
7h58 Ce samedi-là est le tout dernier film du vétéran Sidney Lumet, auteur par le passé de plusieurs chefs d'oeuvre de l'Histoire du cinéma américain. Et celui-ci est probablement le dernier de cette prestigieuse filmographie. Le scénario de Kelly Masterson est tout simplement terrible, construit de façon éclatée avec des multiples bonds dans la chronologie des faits liés à un braquage minable d'une bijouterie de banlieue perpétré par les deux fils du vieux couple de tenanciers. Le récit brillamment mené de bout en bout, nous expliquent par parcelles les tenants et aboutissants, au fur et à mesure les raisons pour lesquelles les deux fils indignes commettent ce crime et les conséquences encore plus gravissime donnant même un aspect de tragédie grecque aux événements intrafamiliaux des histoires de toxicomanies, d'adultères, de secrets et surtout d'avidité car le noeud de cette affaire est bel et bien le pognon. Le montage est donc très important mais Lumet malgré l'âge n'a rien perdu de son sens de l'image, certes inscrit dans le Classicisme américain mais imprégnant la pellicule durablement dans plusieurs scènes. Le casting est également très malin, Philip Seymour Hoffman est génial dans le cynisme, Ethan Hawke en suiveur donne une de ses meilleures prestations, puis tous les seconds rôles sont au niveau Albert Finney touchant, Marisa Tomei en tentatrice. 

13. Gangs of New York (Martin Scorsese, 2002) États-Unis
Un des plus gros projets en terme de production pour Martin Scorsese. Le réalisateur retrace une fresque violente dans un New York du XIXème siècle fantasmé avec ses guerres de gangs entre natifs et étrangers, à grands coups de hachoir ou de mandrins. La description de cet univers est assez étonnante et même fascinante, notamment par sa galerie de personnages folkloriques avec en tête le fameux méchant Bill le Boucher joué par un halluciné Daniel Day-Lewis qui pique la vedette à Léo Di Caprio. Bon exit le réalisme mais cette histoire aux accents shakespeariens, apporte son lot d'actions, de scènes aux dialogues puissants et de coups de théâtre. Sinon comme signalé plus haut, c'est très bien produit avec des décors hors-normes, des costumes et une direction artistique dans le ton. 

14. O'Brother (Ethan Coen et Joel Coen, 2000) États-Unis
Une nouvelle comédie irrésistible des Frères Coen avec deux ou trois scènes mémorables, cultes même notamment la fameuse chanson. Un scénario imaginatif se basant sur L'Odyssée d'Homère, des situations rocambolesques se déroulant dans un Mississippi romantique mettant en scène des personnalités de l'époque telles que Baby Face Nelson ou Robert Johnson (rebaptisté Tommy), on croise aussi le Ku Klux Klan, les dialogues sont souvent brillants. Les comédiens font chacun un fameux numéros et nous réservent des scènes entraînantes, même si ils en font des tonnes mais clairement ce film ressort du registre de la farce. 

15. Le Secret de Brokeback Mountain (Ang Lee, 2005) États-Unis
Brokeback Mountain est certainement une des plus belles romances du cinéma moderne, et ô surprise c'est une histoire d'amour entre homosexuels ! Ang Lee mène avec brio ce film car il réussit a non seulement filmer une magnifique histoire d'amour impossible, à réaliser des sublimes plans des montagnes du Wyoming et à résister à l'envie parfois trop flagrante de faire un film à thèse, ou militant. La force de ce long-métrage réside dans la sobriété, le paisible tout en ne niant pas non plus les réalités de l'époque, de la reconstitution. Tout est très bien fait, la mise en scène est superbe et pas uniquement lors des scènes dans la nature, l'interprétation est émouvante menée par Jake Gyllenhaal et Heath Ledger mais Michelle Williams n'est pas en reste. Certes ce film sera toujours considéré comme un des meilleurs films "gay friendly" mais ce serait extrêmement réducteur de le cantonner à cela, c'est simplement un grand film des années 2000. 

16. Spider-Man (Sam Raimi, 2002) États-Unis
Coup d'envoi d'une nouvelle mode et genre, le film de super-héros, la production se donne les moyens de ses ambitions avec Raimi à la mise en scène, Koepp au script, Elfman à la musique ainsi que toute une liste d'acteurs et actrices de talents et à la mode à l'époque. L'univers et l'esprit du comics est assez fidèle, la mise en scène et effets de montage collent bien à un style bande dessinée. La part d'action, de romance et d'humour (humour qui repose moins sur l'impertinence que les versions suivantes de l'Araignée) sont équitables. 

17. 21 Grammes (Alejandro Gonzalez Iñarritu, 2003) États-Unis
Le mot drame est trop léger pour décrire ce film, tellement les émotions sont intenses. La narration est complètement déstructuré, il faut un petit effort au spectateur pour recréer le puzzle mais c'est extrêmement bien fait. Les situations sont bouleversantes, le plus fort ce sont les personnages qui chacun à leurs manières apportent encore plus de tragique. La puissance des personnages est encore augmentée par la prestation des acteurs, ils sont tous formidables, Naomi Watts offre encore une performance inoubliable en réponse à des grands tels que Sean Penn ou Benicio Del Toro. La mise en scène enchaîne les plans magnifiques comme toujours avec Iñarritu. 

18. Les Autres (Alejandro Amenabar, 2001) États-Unis/Espagne/France
Les Autres est un film fantastique du genre maison hantée. Tout en reprenant les éléments et les codes très précis du genre, le film arrive à s'en détacher notamment via un twist final brillant et marquant. L'histoire est classique une maison gigantesque en Angleterre dans les années 40, des fantômes semblent errer dans les lieux, le script est vraiment subtilement rédigé pour créer le mystère jusqu'au bout. L'objectif de la caméra bouge lentement, les éclairages à la bougie et une photographie sombre. C'est aussi une des plus fines prestations de Nicole Kidman, les deux enfants jouent bien. Bref un classique instantané du cinéma fantastique, du sous-genre maison hantée.

19. Yi Yi (Edward Yang, 2000) Taïwan/Japon
Un bijou de comédie dramatique qui prend la forme d'une chronique familiale qui fera date pour la Critique internationale et révélant sur le tard un grand auteur du cinéma asiatique Edward Yang. Les personnages sont hyper attachants et même les secondaires il est même difficile de dire qu'elle est le principal car le récit saute de l'un à l'autre des membres de la famille, c'est plein de tendresse et de justesse dans la description des sentiments avec plusieurs scènes terriblement émotionnelles (la scène finale avec le petit garçon qui lit un texte lors de l'enterrement de sa grand-mère est à fondre sur place). Du côté de la réalisation, c'est beau je pense que Yang appréciait les cadres panoramiques, mais il y a une vraie variété dans les plans car ceux en intérieur sont stylisés également avec parfois de légers effets visuels. 

20. La Mémoire dans la peau (Doug Liman, 2002) États-Unis/Allemagne/Tchèquie
Pour tous les amateurs de cinéma d'action La Mémoire dans la peau marque certainement un tournant pour le genre. Cette histoire d'un type repêché en pleine mer ayant perdu la mémoire mais possédant des capacités hors-norme et qui cherche la vérité sur son passé nous entraîne dans un récit avec de l'action, des rebondissements et surtout du suspense. Ce premier film de la franchise Jason Bourne aura révolutionné l'action movie surtout concernant les scènes de close-combat, on avait rarement vu des bastons aussi violentes, et percutantes en dehors des films de kung-fu mais avec bien plus de réalisme, de contacts depuis tout le monde a enchaîné dans la même veine. Pourtant le scénario sait faire la part des choses car à aucun moment il n'y a un trop-plein de bastons, de fusillades ou d'explosions le dosage est parfait pour être crédible tout en étant également divertissant. Le casting est emmené par Matt Damon et comprend plusieurs interprètes reconnus qui apportent tous en qualités à du cinéma de genre.