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Avant dernière partie de ma liste des 100 films que je recommande pour le décennie 2010-2019. Liste établie après la vision de plus de 2700 longs-métrages sortis lors de cette décennie.

81. Prisoners (Denis Villeneuve, 2013) États-Unis
Prisoners est une démonstration en matière de thriller, normal il est signé par un des meilleurs cinéastes actuels Denis Villeneuve qui réalisait là son premier long-métrage américain. L'intrigue est complexe mais carrément passionnante, impossible de lâcher prise pendant 2h30, labyrinthique et bourré de fausses pistes. Du suspense, une ambiance glauque (photo de Roger Deakins rappelant le cinéma de Fincher) et glaciale puis surtout on ne néglige pas l'aspect tragique de cette histoire et les sentiments des personnages que l'auteur prend le temps d'explorer. La mise en scène s'appuie sur la lenteur calculée des séquences. La composition générale est de haute de gamme avec Jake Gyllenhaal, Paul Dano et Hugh Jackman qui donnent le meilleur d'eux même, comme les autres d'ailleurs. 

82. Black Swan (Darren Aronofsky, 2011) États-Unis
Ce film est un chef d'oeuvre, Darren Aronofsky est sans conteste un grand cinéaste actuel même lorsqu'un de ses films est moins bien, la mise en scène est fabuleuse et minutieuse montrant l'envers du décors du monde du ballet. Il crée une atmosphère absolument fascinante collant au personnage principal (rappelant le film précédent de l'auteur The Wrestler), avec ce cauchemar éveillé que vit une danseuse étoile complètement névrosée. Les scènes et séquences montrant l'état psychologique de l'héroïne sont vraiment inquiétantes, le personnage joué par Natalie Portman (qui est géniale au passage) a une psyché en profondeur, asticotée par son versant lumineux représenté par le caractère joué par Mila Kunis et une incarnation de la folie hyper pertinente. 

83. Michael Kohlhaas (Arnaud des Pallières, 2013) France/Allemagne
Une oeuvre adaptée d'un classique de la littérature allemande de Von Kleist pour laquelle Des Pallières qui prouve ici qu'il n'est pas un auteur de documentaire. Toute la barbarie et l'horreur du Moyen-Âge sont traitées avec justesse; Justice, révolte, fanatisme et vengeance sont au menus. Âpre et dépouillé de tout romantisme (détournant ainsi les limites de son budget), la mise en scène lente et légèrement contemplative est encore sublimée par les paysages des collines des Cévènes, faites de rocailles et de vent en privilégiant les panoramiques. Et Mads Mikkelsen est comme a son habitude magistral, dur comme de la roche, il est parfait pour ce type de personnage sorti du fond des temps anciens. 

84. Moonrise Kingdom (Wes Anderson, 2012) États-Unis
À la sortie en 2012 de ce film, Wes Anderson n'avait probablement pas encore atteint le sommet de son cinéma ce qu'il réussit à faire avec Moonrise Kingdom. Le style de réalisation est toujours un plaisir en soi chez Wes Anderson, des cadrages calculés au millimètre jouissifs et des mouvements nets de l'objectif. Le casting au service de l'histoire prouvant que les tournages dirigés par ce cinéaste sont un travail d'équipe et ils campent tous des personnages aussi bien écrit les uns que les autres. Plusieurs séquences de génie (il y a une ou deux petites scènes pas forcément utiles mais cela passe quand même), des paysages enchanteurs et des décors délicieusement kitsch, un esprit libertaire, bref un bijou. 

85. Birdman (Alejandro Gonzalez Iñarritu, 2014) États-Unis
Alejandro Inarritu est assurément un des cinéastes, les plus talentueux pour raconter des histoires du cinéma contemporain. Ici, il brosse le portrait d'un acteur dépassé par son passé, sa famille, son ego et sa carrière qui tente de redevenir "quelqu'un". La chose la plus remarquable de ce film, c'est la narration avec une suite de plans séquences qui donne une impression de continuité, les ellipses sont effectuées sans coupures visibles, un concept assez audacieux doublé d'un exploit technique. La caméra se faufile dans les étroits couloirs, dans les bars bondés, saute dans la rue depuis des toits. Au passage, l'auteur égratigne le star-system, les artistes et tout ce qui gravite autour du théâtre. De l'onirisme, du fantastique et de l'humour cocasse ou amer et des personnages exubérants, ce qui donne l'occasion au revenant Michael Keaton, Ed Norton et Naomi Watts à faire de fameux numéros de comédien. 

86. The Tree of Life (Terrence Malick, 2011) États-Unis
Ce film n'est pas une oeuvre comme les autres, on ne voit pas ça tous les jours. Entre trip métaphysique et ode naturaliste, chacun peut y voir ce qu'il veut (croyants ou athés y trouveront de quoi les satisfaire dans leurs convictions). Plusieurs niveaux de lecture avec une partie naissance de l'Univers frappant d'emblée le spectateur avec des images cosmologiques, les jeunes années d'un enfant qui se confronte avec son père puis l'enfant devenu un adulte tout ça est monté très habillement. Mais, ce qui est le plus fort, c'est la réalisation avec des images à la beauté époustouflantes, des mouvements de caméras aériens et une photographie absolument lumineuse. Le tout est englobé dans de la musique classique qui collent bien avec le poème visuel rappelant la maestria d'un Kubrick, clivant mais mémorable. 

87. Gravity (Alfonso Cuaron, 2013) États-Unis/Royaume-Uni
Vraiment un formidable film catastrophe et d'aventures. L'action est hyper immersive, le stress permanent et les scènes à spectacle nombreuses dans un schéma réaliste car ici dans Gravity tout est sérieux dans l'espace, vérifié scientifiquement pour ne pas paraître trop fantaisiste. La réalisation en plans séquences en apesanteur, les images splendides prouvant si il le fallait encore le talent de Cuaron, ça tournoie et ça plane au niveau de la caméra; là aussi nous assistons à une prouesse en terme de technique. Les petits reproches sont à mettre sur quelques plans posturaux fabriqués pour les posters, quelques dialogues sentimentaux et la musique grandiloquente mais qui ne gâchent en rien le film. 

88. It Follows (David Robert Mitchell, 2014) États-Unis
Dès la scène d'ouverture, on est agrippé par ce film tant il est intriguant par son mystère. Ensuite lorsqu'on explique le principe de la malédiction, cela devient angoissant au possible avec un sentiment de fatalité d'ailleurs c'est autant un thriller qu'un film fantastique ou horrifique. L'idée de cette histoire est géniale, on le comprend vite, y a-t-il différents niveaux de lectures ? Probablement mais chacun doit se faire son avis. De plus, il y a une vraie mise en scène avec d'innombrables travellings à la lenteur calculée, des mouvements circulaires pour créer un environnement (le réalisateur a bien retenu la leçon de De Palma) puis le tout est accompagné par une musique minimaliste et des sons permettant d'accentuer le stress. Un bijou de l'horreur comme il n'en sort que rarement.

89. Parasite (Bong Joon-Ho, 2019) Corée du sud
Mais c'est vrai qu'il est excellent ce film de Bong Joon-Ho. Parasite est à la fois une farce grotesque, une satire sociale, un suspense et une comédie férocement noire et tout ces genres sont combinés dans une réalisation pleine de maîtrise et virtuosité. L'histoire est assez dingue avec cette famille de chômeurs passée maître dans l'art de la manipulation et de l'arnaque qui s'impose en trouvant des jobs au service d'une autre famille d'une classe plus élevée socialement. Mais là ou cela devient franchement prenant, c'est lorsque au bout de 45 minutes, les coups de théâtre et les surprises scénaristiques interviennent dans un jeu de cache-cache au découpage jouissif. C'est très malin, cruel et par moments violent au final ce film fait penser à certains longs-métrages italiens d'Elio Petri ou de Pier Paolo Pasolini. Enfin les acteurs sont tous formidables, et il y en a un paquet car ce récit regroupe énormément de personnages et de rôles à distribuer. 

90. La La Land (Damien Chazelle, 2016) États-Unis
Ce film de Damien Chazelle est un bijou d'un point de vue visuel aucun doute n'est possible. La virtuosité de la réalisation est indéniable avec en plus une multitude de techniques utilisées, l'objectif est virevoltant, dynamique et accompagné de jeux de lumières splendides. C'est plein à craquer de couleurs vives ou pastels, les costumes et décors qui nous en mettent plein les yeux, ainsi que les chorégraphies. Mais cette production n'est pas qu'un bel emballage, la façon de raconter fait preuve de créativité en nous plongeant dans l'imaginaire des personnages, la construction narrative est également variée, les chansons et musiques très jolies, des clins d'oeil au glorieux passé hollywoodien. Emma Stone charmante comme toujours en petite nana et Ryan Gosling en tombeur parfait. En résumé, un classique moderne du cinéma américain qui n'a pas volé sa réputation de chef d'oeuvre et cela même si depuis sa sortie des voix discordantes ont été entendues à propos de ce La La Land. 

Tag(s) : #Les 100 Films à voir
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