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Récemment je vu les deux derniers volets de la franchise Scream sortis en 2022 et 2023, au passage et dans l'ordre chronologique revus également les quatre premiers (au cas où !). Et ma "thèse" que j'ai établi il y a déjà longtemps sur Scream et je ne suis pas le seul à y avoir pensé, et sur la figure de Ghostface n'a été que confortée par ces visionnages.
Cette thèse consiste dans le fait que les films Scream sont en réalité peut-être finalement autant des oeuvres du registre fantastique que du thriller horrifique ou slasher. Dans les slashers classiques, Halloween ou Vendredi 13, pour ne citer que les plus célèbres, sont marqués par une figure bien identifiée celle de Michael Myers ou Jason Vorhees (oui je sais c'était la mère de Jason l'assassin dans le premier !) et c'est là que résidait en quelque sorte, et à première vue, l'originalité des films Scream puisque les tueurs du premier étaient zigouillés à la fin et que pour les suivants des nouvelles têtes venaient coiffer la cape et le masque de Ghostface.
Sauf qu'au fur et à mesure des épisodes cela perdait inévitablement en crédibilité, avec ce renouvellement constant à chaque long-métrage! Sauf si l'on considère que ce renouvellement des tueurs est d'ordre surnaturel. Vous allez me dire que les tueurs, contrairement à Jason ou Michael Myers n'ont pas de superpouvoirs, de forces surhumaines, d'énergie vitale infini et n'ont pas non plus plusieurs vies puisqu'ils sont systématiquement massacrés en fin de compte mais des éléments dispersés tout au long de la saga me font douter de la condition humaine des tueurs.
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Il y a comme une sorte d'anonymat sous le masque lors que les tueurs le portent. Les assassins étaient de formats, de gabarits physiques différents, Stu était plutôt grand tandis que la mère de Billy Loomis dans le deuxième film était toute minuscule par exemple. Or cela ne se voit jamais lors des scènes ou apparaissent Ghostface. Il en est pareil pour la force athlétique, des jeunes hommes, sportif en plein forme ou des filles plutôt frêles ont porté le masque sans que l'on puisse distinguer une différence dans les attitudes, dans les aptitudes à la bagarre, dans sa manière de disparaître alors qu'il a été touché par balle ou lame, sa maladresse permanente ou dans la manière de poignarder ! Et surtout au niveau de la voix qui est toujours similaire de film en film, même si l'on sait que les tueurs utilisent un modificateur de voix, ce la donne presque une personnalité propre à Ghostface alors que sous le masque des personnes différentes son cachées. On dirait que lorsque un tueur revêt la panoplie, il se transforme en une entité distincte de sa personnalité et surtout de son anatomie ?
Ensuite, il y a des indices plus psychologique mais pas dénué d'une certaine part d'étrangeté voir de surnaturel. Comme les cauchemars de Sidney dans le troisième volet apercevant sa défunte mère lui indiquant que tout est de sa faute et qu'automatiquement les tueurs sont liés à elle part une manière ou une autre (du moins dans les autre premier épisodes); comme cela pouvait être le cas pour Laurie Strode dans Halloween. Ou encore dans les deux derniers épisodes les hallucinations de Sam Carpenter qui tape la discussion avec son père mort depuis 25 ans (et dont je cacherai l'identité ici pour ne pas trop spoiler) lui indiquant qu'elle doit accepter ses idées meurtrières. Cependant dans le dernier film en date, l'héroïne Sidney Prescott n'apparaît pas donc cela met la théorie qu'elle serait involontairement la cause de tout ça hors course, à moins qu'elle n'agisse à distance ? Dans ce sixième épisode on pouvait même mettre tout cela, cette malédiction sur le dos de Gale Weathers qui n'avait jamais reçu le moindre coup de fil de Ghostface dans les cinq premières mésaventures ! Ou bien tout ne viendrait-il pas de Maureen Prescott, la mère de Sidney ? Son esprit vengeur ne serait-il pas en possession du costume ?
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Pour poursuivre dans l'approche parapsychologique, comment expliquer qu'il y ait toujours un psychopathe ou un psychotique pour prendre le relais tous les x temps ? Comment comprendre que le phénomène ne s'arrête pas ? Ne serait-ce pas à cause d'une sorte de malédiction ? Qu'est-ce qui pousse irrémédiablement ces personnages à vouloir venger une mort, une vie gâchée ou un film raté en devenant eux-mêmes les nouveaux Ghostface ? Ou bien ne serait-ce que simplement un mimétisme, lié à une sorte de "folie collective épisodique" comme on le voit couramment dans l'actualité et réalité ou des schizophrènes effectuent des attaques terroristes sans avoir été embrigadés à préalable, créant par eux-mêmes (et avec l'aide d'Internet) des psychoses ou ils veulent faire la Une des journaux en massacrant des gens inspirés par un précédent attentat des semaines ou mois auparavant; ce sont des cas avérés, certains de ces tueurs n'avaient aucun liens avec des groupes terroristes internationaux mais par contre sortaient d'un institut psychiatrique et avaient arrêté leurs traitements ! Ces idées se précisent même lorsque l'on sait que dans tous les films, sauf Scream 3, il y a toujours deux personnes pour commettre ses tueries, ce qui suppose une stimulation, une émulation criminelle que l'on voit aussi dans les groupuscules terroristes, comme l'était aussi par le passé avec les modes des mouvements sectaires ou la vague de serial-killers, tout n'est finalement qu'une question de "copycat" !
Ces phénomènes de mimétismes criminels relance même l'idée récurrente développée dans presque tous les films Scream, celle de l'influence du cinéma sur les potentiels tueurs. Il y a plusieurs réflexions à ce propos dans les longs-métrages Scream, principalement dans les premiers volets d'ailleurs ou de nombreux personnages abordent cette problématique qui visiblement taraudait Kevin Williamson, scénariste des deux premiers films et du quatrième.
Enfin de compte est-ce que Ghostface est un Boogeyman ? il n'y a pas de juste réponse à donner à cette question. Et c'est clairement voulu par les auteurs et producteurs de laisser dans ce doute les cinéphiles et geek, les autres spectateurs occasionnels s'en foutent pas mal de leurs côtés ! Pas de réponse en étudiant la filmographie de Wes Craven, réalisateur des quatre premiers, car ce maître de l'horreur a souvent mêlé le fantastique, le surnaturel, le parapsychologique à ses histoires relevant du thriller et de l'horreur, brouillant les pistes du slasher comme avec la saga Freddy qui n'est selon moi d'ailleurs pas un slasher au sens propre du terme. Donc pas de réponse là non plus.
Chacun aura donc le droit de se faire son avis personnel, chose devenue rare de nos jours au cinéma ou tout est analysé et précisé, prémâché en vue de faciliter la compréhension du spectateur
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