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Il y a une longue histoire entre le cinéma français et le genre de la comédie, parfois tumultueuse mais aussi quelques fois, trop rare selon certains, triomphale comme avec La Grande vadrouille, la série des Gendarmes ou Fantômas, Le Corniaud ou Les Tontons flingueurs voir même la cultissime trilogie de la Septième Compagnie.

Mais ce serait trop facile, trop prévisible de vous parler de ces films, d'autres les ont déjà décortiqués sous tous les angles possibles. Dans ce petit article, je vais essayer de vous faire un panoramique sur la comédie populaire française et vous conseiller des visionnages qui vaillent tout de même le coup d'oeil. Chose peu aisée de savoir quoi regarder dans cette comédie française tant décriée (et souvent à raison !) car énormément de réalisations et productions étaient, et sont toujours, des produits "alimentaires" ou viennent cabotiner des comédiens et -iennes de talents car des producteurs y voyaient un moyen facile de faire du fric et ou des cinéastes, des auteurs cachetonnent et passent les plats !

Commençons par le début avec par exemple Max Linder, la vedette du comique muet qui réalisait lui-même la plupart de ses films ayant inspirés Charlie Chaplin ! Il y a aussi René Clair apparu dans les années 20 avec des comédies teintées de fantastique et de satire comme Paris qui dort, Sous les toits de Paris, Le Million et qui reste de nos jours adulé par une partie des cinéphiles pointus.

Avec l'émergence du Réalisme poétique, la comédie en France se divise en deux options. Elle devient superficielle et romantique sous l'oeil de réalisateur tels que les frères Allégret et autres presque oubliés (Florey, Richebé, Moguy, ...) dont très peu de titres valent une mention ici; puis les adaptations de Marcel Pagnol et de Sacha Guitry qui semblent sortir le nez de l'eau, parfois même tournées par les deux auteurs eux-mêmes. La révélation de ce temps-là est Fernandel qui peu-à-peu prend la première place à Raimu; et le thème essentiel est la Campagne, Le Schpountz, Knock ainsi que la Trilogie Marseillaise de Pagnol.

Ensuite à la sortie de la Seconde Guerre mondiale, voit l'émergence des "troupes" de comiques avec les films de la bande à Robert Dhéry, Les Branquignols composé de De Funès, Carmet, Tornade, Maillan, Lefebvre, Serrault, etc ... avec un certain succès en salles. Les titres pourtant ne disent que vaguement quelque chose de nos jours, les diffusions télé sont devenues très rares Ah ! Les belles bacchantes, La Belle américaine, Allez la France et peut-être le plus célèbre et tardif Le Petit baigneur.

Si le cinéma comique français jusqu'alors, hormis deux ou trois exceptions, se contentait de ressasser les mêmes sous-genres à partir de la fin des années 50 va se diversifier. Comédie burlesque et satirique grâce à Tati et Étaix, l'humour noir avec Mocky voir Chabrol, et bien évidemment l'arrivée au vedettariat de Louis de Funès et Bourvil qui vont remplir les salles de l'Hexagone en solo ou en duo. Doucement, subrepticement un comique social transparaît même à travers ce cinéma populaire, mais faudra attendre les années 80 pour réellement le voir sortir du bois. La comédie évolue avec la société, mais avec toujours un léger temps de retard.

Le cinéma d'auteur influencé par la Nouvelle Vague s'attache rapidement au genre de la comédie les Chabrol, Tavernier, Blier, Doillon ou Resnais par exemple passent tous autant qu'ils sont par la case comédie à un moment ou l'autre et souvent de manière provocante, notamment Bertrand Blier devenu le spécialiste en la matière. Dans le même temps, une nouvelle troupe atteint la renommée, les sommets du box-office celle du Splendid cette réunion de comédiens et comédiennes (Clavier, Lhermitte, Chazel, Jugnot, Balasko, Blanc, ...) ayant déjà bourlingués dans le cinéma grâce à des seconds rôles depuis une dizaines d'années avant de devenir des stars. En groupe ou en solo, ces comédiens auteurs vont marqués durablement le cinéma français, avec des réelles réussites mais aussi des fameux échecs. Marche à l'ombre, Grosse fatigue de Michel Blanc, Scout toujours ... Une Époque formidable ou encore Meilleur espoir féminin de Gérard Jugnot ainsi que Gazon maudit de Josiane Balasko.

Voilà un topo non exhaustif de l'Histoire de la comédie française, pour ceux qui n'y connaissent vraiment rien. Concernant les périodes plus récentes, c'est-à-dire après les années 90, je ne préfère pas les aborder même dans les grandes lignes entre déception profonde et bêtise crasse très peu de titres sont à sortir du lot. On peut cependant citer des réalisateurs tels que les inventeurs de gags Chabat ou Dupontel, ou bien les surréalistes Kervern et Delépine, ainsi que Dupieux.

Voici quelques films assez méconnus du "Grand Public" mais qui sont des petites perles du genre:

- Sous les toits de Paris (René Clair, 1930)

- Le Million (René Clair, 1931)

- Un Oiseau rare (Richard Pottier, 1935)

- La Kermesse héroïque (Jacques Feyder, 1935)

- Le Crime de Monsieur Lange (Jean Renoir, 1936)

- Le Roman d'un tricheur (Sacha Guitry, 1936)

- François 1er (Christian-Jaque, 1937)

- Naïs (Marcel Pagnol et Raymond Leboursier, 1945)

- L'Armoire volante (Carlo Rim, 1948)

- Sous le ciel de Paris (Julien Duvivier, 1951)

- Adorables créatures (Christian-Jaque, 1952)

- Mon Oncle (Jacques Tati, 1958)

- Le Diable et les Dix Commandements (Julien Duvivier, 1962)

- Carambolages (Marcel Bluwal, 1963)

- Un Drôle de paroissien (Jean-Pierre Mocky, 1963)

- Faites sauter la banque (Jean Girault, 1964)

- Quand passent les faisans (Édouard Molinaro, 1965)

- La Vie de château (Jean-Paul Rappeneau, 1965)

- Yoyo (Pierre Étaix, 1965)

- Le Roi de coeur (Philippe De Broca, 1966)

- Tant qu'on a la santé (Pierre Étaix, 1966)

- Les Compagnons de la marguerite (Jean-Pierre Mocky, 1967)

- Un Idiot à Paris (Serge Korber, 1967)

- Alexandre le bienheureux (Yves Robert, 1968)

- L'Aventure, c'est l'aventure (Claude Lelouch, 1972)

- Le Magnifique (Philippe De Broca, 1973)

- Calmos (Bertrand Blier, 1976)

- Préparez vos mouchoirs (Bertrand Blier, 1978)

- Le Coup du parapluie (Gérard Oury, 1980)

- Viens chez moi, j'habite chez une copine (Patrice Leconte, 1981)

- Tenue de soirée (Bertrand Blier, 1986)

- À Gauche en sortant de l'ascenseur (Édouard Molinaro, 1988)

- Le Péril jeune (Cédric Klapisch, 1994)

- 8 Femmes (François Ozon, 2002)

- L'Auberge espagnole (Cédric Klapisch, 2002)

- Louise-Michel (Gustave Kervern et Benoît Delépine, 2008)

- Le Vilain (Albert Dupontel, 2009)

- Potiche (François Ozon, 2010)

- 9 Mois ferme (Albert Dupontel, 2013)

- Quai d'Orsay (Bertrand Tavernier, 2013)

- Réalité (Quentin Dupieux, 2014)

- Ma Loute (Bruno Dumont, 2016)

- La Loi de la jungle (Antonin Peretjatko, 2016)

- Le Sens de la fête (Éric Toledano et Olivier Nakache, 2017)

- Au poste ! (Quentin Dupieux, 2018)

Tag(s) : #Comédie française, #Comédie, #Classique du cinéma français, #Comment ?
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